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Les marques TAM du créole portugais de Batavia (Indonésie)

mercredi 23 avril 2003, par Maurer, Philippe

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L’objet de cette contribution est l’analyse des fonctions des marques de temps et aspect de la variété lusocréole parlée autrefois à Batavia (Jakarta) en Indonésie. Le système aspectuo-temporel de cette variété se compose de quatre marques : sta ~ ste pour l’aspect imperfectif, dja pour l’aspect perfectif, lo ~ logu pour le futur affirmatif et nada pour le futur négatif. Ces marques ne revêtent toutefois pas un caractère obligatoire ; en effet, dans beaucoup de cas, le verbe n’est modifié par aucune marque. Dans le domaine du présent et du passé, le système formé par les marques préverbales est clairement aspectuel, étant donné qu’il n’est pas possible de marquer différemment l’aspect imperfectif présent et l’aspect imperfectif passé ; quant à la marque de l’aspect perfectif, dja, elle peut aussi renvoyer à du futur.

1. Remarques préliminaires

En 1891, Hugo Schuchardt a publié une monographie sur les créoles portugais de Batavia (aujourd’hui Jakarta) et de Tugu, en Indonésie. Ces deux variétés lusocréoles sont aujourd’hui éteintes.
La monographie de Schuchardt se base sur une grammaire pédagogique datant de 1780 en ce qui concerne la variété de Batavia, et sur des documents écrits pendant les années 1880 quant à la variété de Tugu. Etant donné l’ancienneté de ces documents et le fait que les deux variétés qui y sont décrites soient aujourd’hui éteintes, la monographie de Schuchardt est d’une immense valeur pour les études créoles. Cependant, elle présente de sérieux inconvénients, dont l’un des plus importants est que Schuchardt n’a pas soumis ces documents à une analyse grammaticale systématique.
Dans ce qui suit, je vais présenter une analyse du système aspectuo-temporel et modal de la variété de Batavia, nécessairement incomplète, car les données sont relativement limitées. [1]

Vu que l’orthographe des textes originaux est inconsistante – elle est en partie phonétique, en partie hollandaise et en partie portugaise – j’ai simplifié et unifié l’orthographe comme dans l’exemple suivant :

(1)

Ilefretaungpedaschang.
Illefrëttaoenpedastjang.
3SMlouerARTboutterre.
Ilekompraungortana sukontenti.
Illekompraoengorta.Nasoe koonteentie.
3SMacheterARTjardinLOC POSS.3Splaisir

‘Il loua un lopin de terre.
Il acheta un jardin selon son désir.’ (Schuchardt 1881 : 105-106)

2. Les marques TAM du créole de Batavia

Le créole de Batavia possède les quatre marques TAM suivantes :

(2)

ste ~ sta ‘aspect imperfectif’
dja‘aspect perfectif ; marque du passé’
logu ~ lo‘futur affirmatif’
nada‘futur négatif’

En outre, il existe une marque Ø dont les fonctions sont variées, comme on le verra à la section 2.4.

Dans les textes, aucune combinaison de marques n’apparaît ; toutefois, dans la partie grammaticale de la grammaire pédagogique publiée en 1780 (abrégée NW), on trouve une combinaison de dja avec logo, comme dans

(3)

Eopertu djalogo fadji.
1SprèsPFVFUTfaire
Ik zoude gewerkt hebben. (version hollandaise)
Aku sudah hampir jadi dibuat. (version malaise)
‘J’aurais dû faire.’ (?) (Schuchardt 1881 : 102, NW 1780 : 120)

Etant donné que les exemples de la combinaison de dja avec logo sont hors contexte, il est impossible de savoir quelles sont les fonctions exactes de cette combinaison. Les versions hollandaises et malaises de l’original de 1780 ne sont pas claires non plus ; surtout la version malaise ne fait aucun sens. Peut-être s’agit-il ici, comme dans beaucoup de cas, d’une adaptation de la grammaire créole aux exigences de la grammaire des langues européennes.

2.1. sta ~ ste

sta ~ ste peut exprimer l’aspect progressif présent ou passé :

(4)

 Kilai  sorti  Sinyor   ste  buska ?   –  Ki  teng  ung  pankadu   bong. 
 quel.genre  sorte  monsieur  IPFV   chercher    REL  être  ART  coup  bon 
‘Quelle sorte cherchez-vous ? – [Une] qui soit très bonne.’ (Schuchardt 1881 : 92)

(5)

Asimesmunuakel momentuile stetrimi […]
ainsimêmeLOCDEM moment3SMIPFVtrembler

‘Ainsi, à ce moment-là il tremblait […].’ (Schuchardt 1881 : 98, NW 1780 : 62)

Cependant, le domaine fonctionnel de sta ~ ste s’étend au-delà du progressif. Ainsi, dans l’exemple suivant, ste renvoie à un ensemble de procès habituel ou générique :

(6)

Perturibadibar stenasi ekrisi : […].
prèsau-dessusdesolIPFVnaîtreetcroître

‘Près du sol poussent et croissent : […].’ (Schuchardt 1881 : 141)

ste peut également se combiner avec un verbe d’état :

(7)

Undi stemora ?
IPFVvivre
‘Où habitez-vous ?’ (Schuchardt 1881 : 96)

Dans cet exemple, il n’est pas clair s’il s’agit de la référence à un état passager, dans le sens de ‘Où logez-vous en ce moment ?’, où s’il s’agit d’une question portant sur le domicile habituel du sujet de la phrase. Je reviendrai sur ce point à la section 2.4.

En résumé, la marque sta ~ ste peut être définie comme marque générale de l’aspect imperfectif.

Notons toutefois que pour Schuchardt (1891 : 98, note 58), la fonction de ste dans l’exemple (5) ainsi que dans l’exemple (8) [2] est d’exprimer la phase inchoative du procès, comme le fait la périphrase verbale française ‘se mettre à’ : [3]

(8)

Dimeduilotër stekore eØcheganasidadi.
depeur3PIPFVcouriret PFVarriverLOCville

Uyt vrees. Liepen zy weg. En kwaamen in de stad. (Schuchardt 1881 : 99 ; NW 1780 : 68) ‘De peur, ils se mirent à courir et arrivèrent en ville.’

A mon avis, l’interprétation de Schuchardt n’est pas correcte. Schuchardt s’est certainement laissé influencer par les versions hollandaises des deux phrases. Je reproduis ici l’exemple (5) avec plus de contexte et en y ajoutant la version hollandaise :

(5)

Asimesmunuakel momentuile stetrimi […]
ainsimêmeLOCDEM moment3SMIPFVtrembler
eileØfikamedueØfala :[…]
et3SMPFVdevenirpeuretPFVdire
Terstond. Vong hem beving aan. En hy wierd bevreesd. En zeide.
‘Ainsi, à ce moment-là il tremblait / était en train de trembler et il eut peur et dit : […].’ (Schuchardt 1881 : 98, NW 1780 : 62)

En effet, ce sont les traductions hollandaises vong hem beving aan ‘il se mit à trembler’ (litt. ‘commença lui tremblement’) de l’exemple (5) et Liepen zy weg ‘ils s’en allèrent en courant’ de l’exemple (8) qui indiquent une telle inchoativité.
Par ailleurs, Schuchardt s’est probablement aussi laissé influencer par la grammaire des langues romanes, qui ne permet pas qu’un élément d’une chaîne narrative soit présenté à l’aspect imperfectif/progressif :

(9)

Eles viram umleão.*Eles corriam /estavam a correrechegaram à cidade.
‘Ilsvirentunlion.*Ils couraient /étaient en train de courir etarrivèrenten ville.’

Toutefois, dans d’autres langues, telles que le créole portugais de Korlai (Inde), cela est parfaitement possible :

(10)

Barberjajadewnawal.Eltumonawal, tεrt« marcha-n kukami.
barbierPFVPFV.donner.PFVcouteau1Sprendre.PFVcouteaupuisPRESmarcher-GERLOCchemin
‘Le barbier [lui] donna le couteau. Il prit le couteau, puis marchait sur le chemin.’ (Couto 1996 : 274)

Ce qui est intéressant, c’est que Couto, dans sa traduction portugaise, emploie aussi une périphrase verbale inchoative : O barbeiro deu ao rato sua navalha. O rato a pegou e começou a andar seu caminho. (Couto 1996 : 276). J’ai donc consulté à ce sujet C. Clements, le spécialiste du créole de Korlai et le transcripteur de l’histoire publiée dans Couto 1996. C. Clements m’a confirmé que la périphrase inchoative du portugais est un effet de la traduction, et non pas la traduction de la fonction de tε+ gérondif. [4] J’en conclus donc que dans le cas du créole de Batavia, sta ~ ste exprime l’aspect imperfectif dans tous les exemples du corpus.

2.2. dja

La marque dja peut se combiner tant avec des verbes d’action qu’avec des verbes d’état. Avec des verbes d’action, dja exprime les fonctions suivantes :

  • Antériorité perfective par rapport au moment de l’énonciation, exprimant (exemple 11) ou non (exemple 12) une relation avec le moment de l’énonciation :
  • (11)

    Bongdia,Sinyor.Diundistabi ?
    &nbspbonjourmonsieurdeIPFVvenir
    ‘Bonjour, Monsieur. D’où venez-vous ?’
    Diotërtera.
     deautrepays
    ‘De l’étranger.’
    KimerkesiaSinyor djatridji djuntadu ?
     quelmarchandisemonsieurPFVapporterensemble
    ‘Quelles marchandises avez-vous apportées ?’ (Schuchardt 1891 : 91)

    (12)

    Pasa-ndusukaminyuØinkontafula didudaim,kiile djaleva sudjuntu.
    passer-GERPOSS.3ScheminPFV trouverfleurdepandanusREL 3SMPFVprendrePOSS.3Sensemble
    ‘Sur son chemin, il trouva des fleurs de pandanus, qu’il emporta.’ (Schuchardt 1891 : 97-98)

    Dans cet exemple, dja leva n’est pas antérieur à une situation passée, mais renvoie à un événement faisant partie d’une chaîne narrative, tout comme inkonta, qui est modifié par Ø.

    (13)
    Djacheganuunglugarundi djatara ungkriansa.
    PFVarriverLOCARTplaceRELPFVenterrerARTenfant
    ‘Ils arrivèrent à un endroit où un enfant avait été enterré.’ (Schuchardt 1891 : 99)

    Dans cet exemple, la première occurrence de dja (dja chega) se réfère à un élément de la chaîne narrative, alors que la seconde occurrence de dja (dja tara) renvoie à une situation antérieure à la première situation, qui est passée.

    (14)

    matimatiki djafika pedra
    coquillagecoquillageRELPFVdevenirpierre
    ‘des coquillages pétrifés’ (litt. ‘des coquillages qui sont devenus pierres’) (Schuchardt 1891 : 130) (15)
    “Faiungdjuramentukilotarakungeonaestalugarkantueo djamore. ”
    faireARTsermentCOMPFUTenterrerOBJ1SLOCDEMplacequand1SPFVmourir
    ‘Jure que tu m’enterreras à cette place quand je serai mort.’ (Schuchardt 1891 : 99)

    Dans tous ces exemples, dja renvoie à la durée totale de la situation ou à l’aspect résultatif, sans implications quant à l’ancrage temporel de la situation. Par conséquent, dja fonctionne comme marque générale de l’aspect perfectif, du moins lorsqu’il se combine avec des verbes d’action.

    La seule co-occurrence de dja avec un verbe d’état dans notre corpus est avec le verbe copulatif teng ‘être’ :

    (16)

    Aladjateng albërmugrikungfulafula ; […].
    PASTêtrearbrejasminavecfleurfleur
    ‘Il y avait le jasmin avec ses fleurs ; […].’ (NW 1780 : 64)

    17)

    […] efalakungilekieo djateng aki, […].
    etdireOBJ3SCOMP1SPASTêtreici
    ‘[…] et dis-lui que j’ai été ici […].’ (Schuchardt 1891 : 97)

    Dans le premier exemple, dja teng renvoie à la situation de manière imperfective : le jasmin était là avant que le héros de l’histoire n’arrive à l’endroit avec le jasmin. Mais dans le second exemple, dja teng renvoie à la situation de façon perfective, à savoir à toute la durée de la situation. En d’autres termes, lorsque dja renvoie à un état passé, il le fait sans distinction aspectuelle. Avec des verbes d’état, la fonction de dja est donc d’indiquer le passé.

    2.3. logu ~ lo et nada

    Logu ~ lo est employé pour renvoyer à des situations futures :

    (18)

    Eo lotrosi bosgarganti.
    1SFUTtordrePOSS.2Scou
    ‘Je te tordrai le cou.’ (Schuchardt 1891 : 95)

    Logu ~ lo est aussi employé lorsque le contexte est clairement futur :

    (19)

    Eo loteng fialkungela atieolomore.
    1SFUTêtrefidèleOBJ3SFjusque1SFUTmourir
    ‘Je lui serai fidèle jusqu’à ce que je meure.’ (Schuchardt 1891 : 95)

    Le seul exemple de nada dans le corpus est le suivant :

    (20)

    Eo nadalarga kungela.
    1SNEG.FUTlaisserOBJ3SF
    ‘Je ne l’abandonnerai pas.’ (Schuchardt 1891 : 95) 2.4. La marque Ø

    La marque Ø est employée dans presque tous les contextes dans lesquels dja et ste apparaissent :

    (21)
    Falaeo Ømanda minyarekadu, […].
    dire1SIPFVenvoyerPOSS.1Ssalutation
    ‘Dis[-lui que] je [lui] envoie mes salutations […].’ (Schuchardt 1891 : 94) (22)
    ungaki Øtara verdura
    unRELIPFVplanterlégume
    ‘un jardinier’ (Schuchardt 1891 : 116) (23)
    Ile Øbuska ungmoler. […]IleØ kadja.
    3SMPFVchercherARTfemme3SMPFVse.marier
    ‘Il chercha une femme. Il se maria.’ (Schuchardt 1891 : 106) (24)
    Kinos Ømisti fadji ?
    quoi1PIPFVdevoirfaire
    ‘Que devons-nous faire ?’ (Schuchardt 1891 : 95) (25)
    Ile Øteng ungkabalu.
    3SMIPFVavoirARTcheval
    ‘Il avait un cheval.’ (Schuchardt 1891:106)

    Ainsi,Øest la&nbspvariante non-marquée dans le domaine du présent et du passé. Il semble que Ø soit obligatoire seulement lorsque certains verbes d’état comme teng ‘avoir, être’ ou des verbes modaux tels que misti ‘devoir’, renvoient à une situation présente.
    Toutefois, dans notre corpus, nous avons, avec le verbe d’état mora ‘habiter’, un exemple avec ste et un autre avec Ø  :

    (7)

    Undi stemora ?
    IPFVvivre
    ‘Où habitez-vous ?’ (Schuchardt 1881 : 96)

    26)

    Ondi Ømora  ?
    IPFVhabiter
    ‘Où habitez-vous ?’ (NW 1780 : 5) Deux hypothèses nous semblent envisageables :
    • ste et Ø s’opposent fonctionnellement, dans le sens où ste renvoie à un état momentané (‘Où logez-vous en ce moment ?’) et Ø à un état permanent (‘Où habitez-vous ?’).
    • ste et Ø ne s’opposent pas fonctionnellement, mais sont des variantes libres, comme cela est le cas pour certains verbes d’état dans le papiamento de Curaçao ou en créole cap-verdien.

    Etant donné que, par la nature des choses, nous n’avons pas accès à des locuteurs natifs, cette question ne peut pas être élucidée.

    3. Remarques finales

    Il est probable que le créole de Batavia est, en partie du moins, dérivé du papia kristang de Malacca. En effet, Batavia, fondée en 1609 par les Hollandais, a été en partie peuplée par des Portugais et des Créoles en provenance de la ville de Malacca après la prise de cette ville par les Hollandais en 1640 (Baxter 1988 : 6). Le créole de Batavia et le kristang sont grammaticalement et lexicalement très proches.

    Etant donné que le créole de Batavia est éteint et que le corpus est restreint, il n’est pas possible de savoir quel était exactement le système temporo-aspectuel et modal – ni le système grammatical en général – de cette variété lusocréole. Toutefois, les exemples du corpus permettent de conclure que le système TAM du créole de Batavia est en première ligne aspectuel et non pas temporel. En ceci, le créole de Batavia est typologiquement semblable à sa langue de substrat, le malais, ainsi qu’au papia kristang de Malacca et aux créoles espagnols des Philippines, qui possèdent tous la marque ta pour exprimer l’aspect imperfectif, et s’oppose à la majorité des créoles atlantiques, qui ont la possibilité de marquer, plus ou moins facultativement, le passé de l’aspect imperfectif (cf. par exemple le santoméen tava ka, le papiamento tabata, le martiniquais té ka ou l’haïtien tap).
    En comparant le système TAM de Batavia avec celui du kristang, on peut constater certaines différences. Ainsi, dans le créole de Batavia, l’aspect perfectif est exprimé avant tout par la marque zéro, et seulement exceptionnellement par dja, alors qu’en kristang, c’est l’inverse : dans les textes narratifs de cette langue, une grande majorité des verbes est modifiée par ja, alors que l’occurrence de Ø pour exprimer l’aspect perfectif est extrêmement rare. Etant donné que le corpus de Batavia date de 1780, on peut émettre l’hypothèse que cette variété créole constitue, en partie du moins, un stade antérieur du papia kristang actuel. Dans cette optique, on peut se demander si le kristang a traversé un processus de grammaticalisation dans le domaine de l’aspect perfectif, allant de l’emploi général de la marque zéro vers l’empoi quasi-obligatoire de ja.
    Une autre différence entre le créole de Batavia et le kristang concerne la modification des verbes d’état par dja, comme dans les exemples 16 et 17. En kristang, ja peut se combiner avec des verbes d’état, mais pas pour exprimer le passé. Dans ces cas, ja fonctionne plutôt comme adverbe signifiant ‘déjà’, correspondant ainsi à son étymologie portugaise (cf. Baxter 1988 : 122-126).
    En outre, la marque dja du créole de Batavia n’est pas une marque de l’antérieur au sens bickertonien. S’il est vrai que dja peut marquer le passé de certains verbes d’état et qu’il peut être employé pour renvoyer à des situations qui sont antérieures à des situations passées, dja peut aussi exprimer l’aspect perfectif dans des chaînes narratives, ce qui n’est pas du domaine de l’antérieur tel qu’il est défini par Bickerton.
    Notons finalement que la combinaison dja logo n’est pas possible en kristang (Baxter, c.p.). Par ailleurs, cette combinaison ne correspond pas à la syntaxe de la combinaison des marques aspectuo-temporelles et modales T>M>A déclarée canonique par Bickerton, étant donné que dans le cas de dja logo, l’aspect précède le mode.

    Bibliographie

    · Baxter,Alan. 1988. A grammarof Kristang (Malacca Creole Portuguese). Australian National University (Pacific Linguistics. Series B - No. 95).
    · Couto, Hildo Honório do. 1996. Introdução ao estudo das línguas crioulas e pidgins. Brasília : Editora Universidade de Brasília.
    · Nieuwe Woordenschat, uyt het Nederduitsch in het gemeene Maleidsch en Portugeesch, zeer gemakkelyk voor die eerst op Batavia komen. Te Batavia, By Lodewyk Dominicus, Stads-Drukker, op de Tygers-Gragt, aan de West-Zyde, 1780.
    · Schuchardt, Hugo. 1891. Kreolische Studien IX. Über das Malaioportugiesische von Batavia und Tugu. Sitzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften in Wien. Philosophisch-historische Classe, Band 122, 1-256.


    [1] Cette analyse s’inscrit dans un projet plus vaste visant à rééditer tous les textes publiés dans Schuchardt 1891, avec une présentation systématique de la grammaire et du vocabulaire des deux variétés lusocréoles.

    [2] Schuchardt a omis de publier la version hollandaise des textes dans sa monographie de 1891.

    [3] Voici le commentaire de Schuchardt : “ > port. elle está a tremer im Sinne von ‘il se met à trembler’ ; vgl. unten 258 iloter ste kore, ils se mettent à courir. ”

    [4] Voici le commentaire de C. Clements :
    Literal translation : barber gave knife. he (the rat) took knife, then is walking along road. Idiomatic translation : ‘The barber gave knife to the rat. He (the rat) took the knife, then began walking again along the road.’
    tε does not have an inchoative function or value. In KP, you don’t need an inchoative marker for the participant in the story to continue walking on the road. That is, we can just say "he took the knife and then is walking on the road." As you mention, in Portuguese, an inchoative marker is necessary, as it is as well in English, as reflected in the idiomatic translation. (Clancy Clements, communication personnelle, 03.03.2002)

    Maurer, Philippe (phmaurer@dataway.ch)